Décès de l’institutrice harcelée : son épouse porte plainte contre l’Éducation nationale

La rentrée des classes 2025 a été marquée par une tragédie dans le Cantal. Caroline Grandjean, directrice d’une école primaire à Moussages, s’est suicidée le jour de la rentrée scolaire. Depuis septembre 2023, cette institutrice de 42 ans était victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Sur les murs de son établissement, des tags odieux comme « sale gouine » et « gouine = pédophile » avaient notamment été retrouvés.

Caroline Grandjean, encore en arrêt maladie au moment de la rentrée, s’était vu proposer un poste à quelques kilomètres de Moussages, qu’elle ne pouvait assumer dans l’immédiat. L’enquête sur les inscriptions homophobes avait, elle, été classée sans suite en mars 2025, « en l’absence de nouveaux faits », d’après le parquet. Pour la veuve de l’institutrice, Christine Paccoud, l’Éducation nationale a sa part de responsabilité dans le suicide de sa femme.

Suicide de l’institutrice harcelée : son épouse porte plainte contre l’Éducation nationale

« Son combat, et mon combat désormais, c’est qu’elle soit reconnue comme victime, que ceux qui l’ont détruite le reconnaissent », a déclaré Christine Paccoud. Et pour honorer la mémoire de sa femme disparue, elle compte bien se saisir de la justice. Dans un entretien aux journaux du groupe Ebra publié mercredi, celle-ci a en effet annoncé qu’elle allait porter plainte contre l’Éducation nationale dès ce vendredi pour « manquements ».

Désormais, « je veux qu’ils sachent que malgré le fait qu’elle ne soit plus là, ces gens qui ont fait tout ce mal n’enlèveront rien à notre amour », a ajouté la veuve. L’épouse de Caroline Grandjean a aussi expliqué avoir retrouvé « des écrits de Caroline […] qui relatent tous les faits depuis le début, toutes les réactions des uns, des autres, de la mairie, de l’Éducation nationale, son ressenti ». « Quand j’ai lu ça, je me suis dit : ‘quel acharnement ’ », a-t-elle déploré.

Un harcèlement qui tue à petit feu

« J’ai perdu ma femme, mais je l’avais déjà perdue depuis le début parce que ce n’était plus la même. Elle n’avait plus de joie de vivre. Elle n’avait que ça en tête, d’essayer de se défendre et de se sortir la tête de l’eau », a ensuite poursuivi Mme Paccoud, le cœur brisé par un drame qui aurait pu être évité. Malheureusement, le harcèlement a tué Caroline Grandjean à petit feu.

« On a essayé, que ce soient les psychologues, les psychiatres, des amis, moi, de la relever, mais on a tous, chacun à notre niveau, de la culpabilité de ne pas y être arrivés. Je ne suis pas sûre que dans le village, il y ait ce sentiment de culpabilité. Je ne suis pas sûre du tout », a finalement ajouté Christine Paccoud. Aujourd’hui, l’épouse de l’institutrice espère plus que tout rendre justice à sa femme partie trop tôt pour avoir aimé.

Caroline Grandjean, directrice d’une école primaire, était victime de harcèlement en raison de son homosexualité. →https://t.co/xWhmqFDOmz pic.twitter.com/7OobHH3NFe

— Le Figaro (@Le_Figaro) September 17, 2025

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