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Condamnation de Gérard Depardieu : la défense de son avocat a « participé » à alourdir sa peine

par Lilou

Condamnation de Gérard Depardieu : la défense de son avocat a "participé" à alourdir sa peine
Crédit photo : ©Instagram

Une défense musclée peut-elle desservir un accusé ? Le cas Gérard Depardieu en donne une illustration retentissante au vu de sa condamnation.

Ce mardi 13 mai 2025, Gérard Depardieu a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles. L’acteur de 76 ans a été reconnu coupable d’avoir agressé deux femmes. Amélie et Sarah, sur le tournage du film Les Volets verts en 2021. Mais plus encore que les faits reprochés, c’est l’attitude de son avocat, Maître Jérémie Assous, qui a marqué le procès.

Connue pour son ton offensif, la défense de Maître Assous n’a pas simplement tenté de convaincre le tribunal de l’innocence de Gérard Depardieu. Elle a attaqué violemment les plaignantes. En multipliant invectives, insinuations et propos humiliants, l’avocat aurait involontairement contribué à alourdir la peine de son client. Le tribunal a, pour la première fois, reconnu l’existence d’une « victimisation secondaire ».

Une défense virulente, contre-productive pour Gérard Depardieu

Alors que Gérard Depardieu a fait appel de sa condamnation, les regards se tournent vers la manière dont sa défense a été conduite. Absent lors du verdict, l’acteur n’a pas assisté aux déclarations de son avocat, qui a violemment dénoncé la décision du tribunal. « À partir du moment où vous êtes mis en cause aujourd’hui dans une affaire dite d’agression sexuelle, vous êtes automatiquement condamné », a déclaré Maître Jérémie Assous à la sortie de l’audience. Pendant le procès, il n’a cessé de décrédibiliser les plaignantes, Amélie et Sarah. Allant jusqu’à les qualifier de « menteuses » ou d’« hystériques ». Dans un langage qualifié de sexiste et dégradant par de nombreux observateurs.

Ce choix stratégique visait à retourner la charge de la preuve et à faire naître le doute sur la sincérité des victimes. Mais il s’est retourné contre la défense de Gérard Depardieu. Plus de 200 avocats se sont insurgés publiquement contre les propos de Maître Assous. Le tribunal, dans sa décision, a expressément mentionné ces invectives. Et a souligné qu’aucune stratégie judiciaire ne saurait justifier une atteinte à la dignité des parties civiles. L’agressivité du ton et le mépris affiché à l’égard des plaignantes ont donc été considérés comme des éléments aggravants. Participant à la reconnaissance officielle de la « victimisation secondaire » subie par Amélie et Sarah.

Une reconnaissance inédite de la « victimisation secondaire »

Mais, au-delà du verdict lui-même, c’est la portée symbolique de cette reconnaissance qui retient l’attention. Pour la première fois, un tribunal correctionnel souligne dans sa décision que le comportement d’un avocat peut constituer une forme de violence à part entière à l’encontre des victimes. « Il est primordial que tout le monde prenne les choses au sérieux », a déclaré l’avocate d’une des plaignantes sur BFMTV. Mais elle a insisté sur l’importance du jugement de Gérard Depardieu. Non seulement pour ses clientes. Mais aussi pour toutes les victimes à venir. En pointant les propos sexistes et le harcèlement verbal, la juridiction a ouvert la voie à une meilleure protection de la parole des victimes en justice.

La violence judiciaire, souvent invisible, est pourtant bien réelle. Pour les victimes de violences sexuelles, affronter un procès signifie souvent revivre les faits, se justifier, et parfois une humiliation publique. La condamnation de Gérard Depardieu s’inscrit désormais aussi dans cette réflexion sur le rôle de la justice dans la protection des victimes. L’attitude de Maître Assous, qualifiée d’« abjecte » par Amélie, n’a pas seulement choqué les observateurs. Elle a révélé une faille dans les pratiques de défense que la justice a choisi, cette fois, de sanctionner. Une jurisprudence qui pourrait faire date dans les prétoires français.

Issue d'une formation littéraire, j'ai obtenu un Master spécialisé en culture et en communication. Cela m'a permis de m'orienter vers le journalisme. Plus particulièrement sur des sujets actu, sport et culture.

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