Affaire Grégory : sa grande-tante bientôt auditionnée pour une possible mise en examen

Près de quarante et un ans après la découverte du corps du petit Grégory Villemin, l’enquête continue de connaître des rebondissements inattendus. Vendredi, Jacqueline Jacob, la grande-tante du garçonnet, sera auditionnée à Dijon en vue d’une possible mise en examen, selon des informations de BFMTV.

Déjà inquiétée dans le passé, Jacqueline Jacob est suspectée d’avoir été l’un des corbeaux qui ont harcelé les parents de Grégory par lettres et appels anonymes. Elle a toujours nié les faits. Aujourd’hui âgée de 81 ans, elle devra répondre aux nouvelles avancées de l’instruction, notamment appuyées par des expertises graphologiques et techniques plus récentes.

Une audition décisive pour Jacqueline Jacob

La convocation de Jacqueline Jacob devant les enquêteurs constitue une étape importante dans ce dossier criminel. Qui hante la justice française depuis 1984. Comme l’a révélé l’AFP, l’octogénaire sera entendue ce vendredi à Dijon. Et ce, dans le cadre d’une audition susceptible de déboucher sur une mise en examen. L’enjeu est de taille. Il s’agit de déterminer si elle a effectivement participé, de près ou de loin, aux intimidations et menaces adressées à la famille du petit Grégory. Au cœur de ce que les magistrats considèrent comme une « association de malfaiteurs criminelle ».

En 2017 déjà, Jacqueline Jacob avait fait l’objet d’une mise en examen, annulée ensuite pour vice de procédure. Depuis, les enquêteurs n’ont jamais cessé de s’intéresser à son rôle potentiel. Les nouvelles expertises menées récemment renforcent les soupçons quant à son implication dans les courriers anonymes qui accompagnaient le drame. Selon les magistrats, elle pourrait être l’auteure d’au moins une des lettres reçues après la mort de l’enfant. Pourtant, l’intéressée campe sur sa défense. Elle affirme n’avoir « strictement rien à se reprocher » et qualifie ces accusations de « farfelues ». La justice devra désormais trancher entre les indices matériels et les dénégations persistantes de l’accusée.

L’affaire Grégory vieille de quarante ans et toujours irrésolue

Le meurtre de Grégory Villemin reste l’un des faits divers les plus marquants de la fin du XXᵉ siècle en France. Il avait été retrouvé noyé et ligoté dans la Vologne le 16 octobre 1984. Mais dans les jours ayant suivi la découverte du corps, ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin, ont reçu de nombreux appels et lettres de menaces. Tous signés du mystérieux corbeau. Ces messages ont empoisonné la vie de la famille et brouillé les pistes d’une enquête déjà complexe. Depuis lors, plusieurs membres du cercle familial ont été suspectés. Mais sans que la vérité ne soit établie. Quatre décennies plus tard, l’affaire Grégory demeure sans coupable officiellement reconnu.

Pour les magistrats, la clé pourrait résider dans l’identification des auteurs de ces courriers et appels anonymes. Qui sont de véritables fils conducteurs du dossier. L’audition de Jacqueline Jacob s’inscrit dans cette quête de vérité. Si elle venait à être mise en examen, ce serait une nouvelle étape dans un feuilleton judiciaire marqué par les rebondissements, les erreurs de procédure et les passions médiatiques. Mais pour l’avocate de la grande-tante, il ne s’agit que d’une nouvelle tentative d’impliquer à tort une femme âgée et malade. « Elle n’a écrit aucun de ces courriers », martèle la défense. Le temps dira si cette audition ravive l’espoir de résoudre enfin le mystère.