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Suicide d’Evaëlle : trois collégiens mis en examen pour harcèlement

par Louisa Haddad

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Suicide d’Evaëlle : trois collégiens mis en examen pour harcèlement
Crédit photo : Suicide d’Evaëlle : trois collégiens mis en examen pour harcèlement

Suicide d’Evaëlle : trois collégiens sont soupçonnés d’avoir pris part au harcèlement subi par Evaëlle. Cette jeune fille de 11 ans a mis fin à ses jours en juin 2019. 

Evaëlle s’était pendue à son domicile à cause du harcèlement scolaire

Le harcèlement peut faire des ravages. C’était d’ailleurs le sujet d’une vidéo de Shera qui a confié en avoir été victime. Un drame a eu lieu en juin 2019 : Evaëlle, 11 ans, a été retrouvée pendue à son lit, à Herblay. C’est le mardi 3 juillet que l’enterrement de la petite fille a eu lieu au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Quelques mois plus tôt, les parents de l’adolescente avaient porté plainte pour harcèlement scolaire. Leur fille venait de changer d’établissement passant ainsi du collège Isabelle-Autissier au collège Georges-Duhamel, dans le même secteur.

Nos confrères de 20Minutes ont eu accès aux procès verbaux. Il faut savoir que cinq mois après la mort d’Evaëlle, le parquet de Pontoise ouvrait une information judiciaire contre X pour homicide involontaire et contre l’enseignante, une quinquagénaire expérimentée, et plusieurs élèves pour harcèlement moral. Si les collégiens n’avaient que 11 ans au moment des faits, « la juge a estimé à juste titre qu’il y avait suffisamment de charges contre eux », a réagi auprès de l’AFP l’avocate des parents de la fillette, Delphine Meillet. Devant la juge d’instruction, deux des trois collégiens n’ont rien dit. A., âgé de 13 ans, a quant à lui estimé que sa convocation était juste. Durant l’audition, il a confié : « Je lui ai quand même mis une baffe ».

Trois collégiens sont mis en examen

A., n’était pas dans la classe d’Evaëlle, mais il admet avoir participé aux moqueries dans les couloirs de l’école. Un jour, il la traite de « p*te » devant son frère, sans raison. La magistrate lui a alors demandé ce qu’était le harcèlement. Ce à quoi A. a répondu : « C’est quand on va voir une personne et qu’on lui répète tous les jours, tous les jours, tous les jours des phrases comme « t’es bête, tu ne sers à rien ». Tous les jours, la rabaisser. » Début février, les violences augmentent. Un jour, alors que le bus arrivait, A. a poussé la fillette. Plusieurs élèves confirment cette version mais A. lui maintient que sa camarade a trébuché. « Il y avait beaucoup de monde, elle était sur le bord du trottoir, elle est tombée tout le monde a rigolé », explique-t-il à la magistrate.

Evaëlle s’est défendue en lui donnant une « baffe » à laquelle il a répondu : « Je lui ai mis une claque aussi mais ça ne l’a pas touchée, ça a touché ses lunettes qui sont tombées. » Le jeune garçon a minimisé les actes de violence et son avocat, Me Cédric Martinez, a expliqué qu’il était dépassé par la gravité du dossier. Une question se pose alors : les élèves ont-ils été influencés par leur professeure de français ? Beaucoup ont raconté que cette quinquagénaire l’avait mise au fond de la classe, malgré ses problèmes de vue, et se moquait souvent d’elle. Un jour, cette femme a organisé une vie de classe autour du thème : « Pourquoi Evaëlle se sent-elle harcelée et exclue par la classe ? » Devant les remarques de ses camarades, la collégienne a fondu en larmes. Même A. a estimé qu’ils n’avaient pas à faire ça.

L’éducation nationale a suspendu la professeure de français

La professeure quant à elle a nié toute forme de malveillance : « Ma volonté, c’était de dire aux élèves « maintenant, stop, vous n’êtes pas amis, ce n’est pas grave, mais chacun reste dans son coin ». Pour moi, cette heure de vie de classe s’est bien passée. Et sur les pleurs, […] quand Evaëlle a une frustration, elle pleure. » Elle a depuis été suspendue. L’avocate de la famille a déclaré : « Que des ados de 11 ans ne prennent peut-être pas la mesure du mal qu’ils causent par leurs moqueries, c’est une chose, mais qu’une adulte, professeure de surcroît, sadise une élève, c’en est une autre ».

Suite à cette affaire, ses parents la changent de collège sans attendre. Ils portent plainte contre ces adolescents mais aussi contre la professeure. La mère a alors affirmé : « On a fait deux commissariats, à Herblay et à Cergy, et à chaque fois on nous a refusé notre plainte contre l’enseignante ». Dans son nouvel établissement, la situation s’améliore toutefois quand ses camarades apprennent qu’elle a déjà été victime de harcèlement, les moqueries reprennent. Le 21 juin, un garçon lui prend son sac et le vide en pleine rue. C’est quelques heures après qu’Evaëlle se pendra chez elle. « Ce qu’on souhaite aujourd’hui c’est que la justice travaille sur l’autre volet du dossier, l’homicide involontaire. Car le harcèlement c’est la cause, la conséquence de ces actes, c’est la mort. » a ajouté la mère.

Par ailleurs, nous vous disions qu’une jeune maman avait témoigné après que son fils de quinze mois ait été violenté à la crèche mais aussi que le fils de Delphine Jubillar avait parlé aux enquêteurs. 

Passionnée d'écriture et de l'actualité des stars, je suis comblée de pouvoir mêler ces deux univers ! Et quoi de mieux que Officielles pour assouvir ces passions ?