Claude Vorilhon, alias Raël, s’est autoproclamé dans les années 1970 « prophète des extraterrestres ». Fondateur du mouvement raëlien, il affirme avoir rencontré les Elohim dans le Puy-de-Dôme en 1973 et promet le retour de ces créateurs de l’humanité. Longtemps controversé, son mouvement est considéré en France comme une secte, même s’il revendique encore près de 100 000 adeptes dans le monde.
Désormais installé au Japon, le gourou de 78 ans a tenté de laver son honneur devant la justice française. Mais ce mercredi 17 septembre, la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris l’a débouté de sa plainte pour « injures publiques » contre son ancienne disciple Lydia Hadjara.
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Lydia Hadjara témoigne de son emprise et de son calvaire
Invitée de l’émission Clique en mars 2024, Lydia Hadjara avait décrit Raël comme « quelqu’un de diabolique », allant jusqu’à le comparer à Adolf Hitler : « Je le mets au même niveau qu’Hitler. Il est même encore plus vicieux parce que lui, il se sert de l’amour pour faire du mal. » Dans son livre J’étais son esclave (City Éditions, janvier 2024), elle raconte les abus subis : « Je couchais avec Raël dès qu’il en avait envie, n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. (…) Je n’avais pas le droit de lui refuser quoi que ce soit. J’étais son esclave sexuelle. » Selon son avocate, Aline Lebret, son témoignage met en lumière « la sphère sexuelle trop peu abordée » dans le documentaire que Netflix a consacré au mouvement l’an dernier.
Dès l’enfance, Lydia affirme avoir été immergée dans les camps raëliens. À seulement 10 ans, elle aurait été « initiée » par un guide, avant de devenir officiellement « disponible » pour le gourou à sa majorité. Une emprise qu’elle décrit comme totale : formation aux tâches domestiques, isolement, dépendance affective et sexuelle.
Le Gourou Raël contre-attaque malgré sa défaite judiciaire
Face à ces accusations, Raël avait réclamé 60 000 € de dommages et intérêts. Le tribunal a rejeté sa plainte, estimant que les propos de Lydia relevaient de la liberté d’expression. Pour autant, l’histoire judiciaire n’est pas close. En effet, son avocat Me Alain Leclerc a affirmé que « Une procédure en diffamation est en cours » avec une audience prévue en janvier 2026.
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Lydia Hadjara, de son côté, s’estime confortée dans sa démarche et continue de dénoncer publiquement ce qu’elle qualifie d’abus systématiques. Entre récits glaçants, combats judiciaires et communication médiatique, l’affaire relance les débats sur l’influence persistante du mouvement raëlien, un demi-siècle après sa création.
"Il me hante."
Sous l'emprise de Raël et de son mouvement sectaire jusqu'à ses 25 ans, Lydia s'en est sortie. Elle partage un témoignage essentiel contre les dérives sectaires. pic.twitter.com/utr1iTezGg
— CLIQUE (@cliquetv) March 21, 2024