À travers ses confidences au Journal du dimanche, Zaz lève le voile sur une part intime de son histoire, bien loin des projecteurs. Si la chanteuse s’est imposée dans la musique grâce à son énergie et à son grain de voix unique, son chemin a été jalonné d’épreuves qui ont forgé sa vision de la vie.
De son passé douloureux, dont l’assassinat de son compagnon en pleine rue, à ses choix personnels, l’interprète de Je veux raconte pourquoi elle a renoncé à la maternité. Entre deuil, pandémie et renaissance, elle revient avec sincérité sur les raisons qui l’ont poussée à tracer une autre voie que celle de la famille.
Un drame de jeunesse aux répercussions durables
Avant d’évoquer la musique ou ses projets, Zaz a souhaité revenir sur une blessure fondatrice. À 20 ans, sa vie a basculé avec l’assassinat de son ex-compagnon dans les rues de Bordeaux. « À 20 ans, un événement a bouleversé ma vie. Mon petit copain, dont je venais d’être séparée, a été assassiné », confie-t-elle avec une douleur encore palpable. Cette tragédie l’a plongée dans une spirale d’autodestruction. « Je passais ma vie dans des teufs techno à me défoncer avec mes potes. Je pensais que ça me faisait du bien… Mais la mort de mon copain a été le coup de trop », a-t-elle avoué.
Cet épisode fut un tournant. Zaz se souvient avoir sombré dans un état de choc extrême. « Je suis tombée dans un trou dont je ne suis sortie qu’au bout de trois jours. En me regardant dans la glace, je ne me suis pas reconnue », révèle-t-elle. De ce chaos, elle a toutefois tiré une décision radicale. Celle de couper les ponts avec les milieux qui la tiraient vers le bas et transformer sa douleur en une énergie créatrice. La musique est alors devenue son refuge, une force salvatrice qui lui a permis de reconstruire son identité. Mais cette résilience, bâtie sur les ruines d’un drame, a aussi façonné sa relation au futur et à l’idée de fonder une famille.
La pandémie, un point de rupture pour son désir de maternité
Des années plus tard, Zaz semblait prête à franchir une nouvelle étape. « À 40 ans, je venais de rencontrer mon mari, je rêvais de fonder une famille », explique-t-elle. Pourtant, la pandémie a bouleversé ce projet intime. Alors qu’elle s’accordait une pause pour envisager une vie familiale, le Covid est venu interrompre brutalement ses plans. La chanteuse a été directement touchée par le virus. « Plus d’odorat et de goût pendant quatre mois. Le flip, et je replonge dans mes excès : je fume et je bois plus que de raison », se souvient-elle. Cette période d’incertitude, doublée d’une fragilité physique et psychologique, a marqué la fin de son désir de maternité.
Pour Zaz, cet arrêt forcé a néanmoins ouvert un chemin vers une transformation profonde. « Je m’étais construite autour d’addictions. Ces substances étaient mes béquilles », admet-elle. Elle a alors décidé de tout arrêter : tabac, alcool, viande. S’en est suivie une démarche plus radicale encore, avec des périodes de jeûne qui l’ont aidée à se sentir « hyper bien ». Ce renoncement à devenir mère n’est donc pas vécu comme une défaite, mais comme un choix cohérent avec une quête d’équilibre et de liberté. De cette renaissance est né son album Sains et saufs, symbole d’une artiste qui, malgré les blessures, continue d’avancer en transformant ses épreuves en force créative.