Affaire Bertrand Cantat : Yann Le Gac (le père Fouras) se confie sur sa relation avec Marie Trintignant

Figure emblématique du petit écran, Yann Le Gac a marqué les téléspectateurs grâce à son rôle mythique dans Fort Boyard. Mais bien avant d’incarner le vieil homme énigmatique perché dans sa vigie, l’artiste a évolué dans d’autres univers, entre danse, théâtre et cinéma. C’est au détour de ce parcours riche et éclectique qu’il a croisé la route de Marie Trintignant, comédienne talentueuse et figure marquante du cinéma français.

La carrière de Marie Trintignant, entamée dès l’enfance, s’était imposée comme l’une des plus brillantes de sa génération. Admirée pour son intensité de jeu et sa collaboration avec de grands réalisateurs, elle avait su toucher un large public. Mais son destin s’est brisé brutalement en 2003, lorsque sa relation avec Bertrand Cantat a tourné au drame. Plus de vingt ans après, son souvenir reste vivace. C’est dans ce contexte de mémoire et d’émotion que Yann Le Gac a accepté d’évoquer la femme et l’artiste qu’il avait connue.

Une rencontre marquée par le théâtre et la complicité

Acteur, danseur et producteur, Yann Le Gac s’est toujours défini comme un touche-à-tout. Avant de devenir le père Fouras, il a passé quinze années au sein de la troupe de Maurice Béjart, icône de la danse contemporaine. Après cette période intense, il a voulu explorer d’autres formes d’expression artistique et s’est tourné vers le théâtre. C’est dans cet univers qu’il a partagé l’aventure d’un petit groupe artistique aux côtés de Marie Trintignant et Gabrielle Lazure. Comme il l’a confié à TV Magazine : « J’étais chez Maurice Béjart pendant 15 ans. Quand j’ai arrêté la danse, j’ai eu envie d’aller vers le théâtre […] J’avais monté un petit groupe avec Marie Trintignant, Gabrielle Lazure… »

Ce groupe, au croisement du théâtre et de l’expérimentation, était pour lui une période de transition mais aussi d’échanges précieux. Dans cette effervescence créative, un concours de circonstances allait l’amener vers la télévision. Une connaissance lui proposa de rejoindre une toute nouvelle émission d’aventure, alors en préparation : Fort Boyard. Séduit par l’idée d’un rôle masqué et vocalement transformé, Yann Le Gac accepta, sans imaginer l’ampleur que prendrait ce choix dans sa carrière. Mais cette décision, loin de faire l’unanimité, suscita des réactions contrastées dans son entourage.

Le regard de Marie Trintignant sur Fort Boyard

Au moment où Fort Boyard se préparait à entrer dans l’histoire de la télévision française, la participation de Yann Le Gac ne faisait pas l’unanimité parmi ses proches. Marie Trintignant, en particulier, n’avait pas hésité à exprimer son scepticisme. « Marie Trintignant m’avait dit : ‘Mais non, t’es fou, tu ne vas pas faire ça’. À l’époque, c’était honteux de faire de la télé. Qui plus est un jeu », a rapporté l’artiste. Son amie craignait que ce virage vers le divertissement télévisé ne ternisse une image artistique jusque-là tournée vers le théâtre et la danse.

Yann Le Gac a également révélé que Maurice Béjart lui-même n’avait pas bien accueilli cette décision. Pourtant, loin de céder à la pression, il a assumé son choix. « Quand j’ai arrêté la danse, je courais un peu après les cachets. Le fait que ce soit masqué et que je doive changer ma voix, ça m’arrangeait », a-t-il expliqué. Ce rôle, d’abord perçu comme mineur, allait pourtant devenir l’un des plus emblématiques de la télévision française. Et malgré les réserves initiales, il n’a jamais regretté ce tournant. Le souvenir de Marie Trintignant, quant à lui, demeure pour Yann Le Gac indissociable de cette époque charnière, entre théâtre, amitié et débuts télévisuels.