Le 14 juillet 2025, jour de Fête Nationale, Thierry Ardisson s’est éteint à l’âge de 76 ans, emporté par un cancer du foie. Derrière la silhouette noire devenue culte, c’est un homme complexe, tourmenté et profondément humain qui tire sa révérence. Dans un documentaire posthume, l’animateur se livre sans détour sur ses années d’excès, ses dérives, mais aussi son retour à la vie.
Trois jours plus tard, ses obsèques ont rassemblé une foule d’anonymes et de personnalités à l’église Saint-Roch à Paris. Étaient présents Florent Pagny, Marc Lavoine, Laurent Baffie et Arthur entre autres, tous pour rendre un dernier hommage au présentateur de Double jeu. Mais une absence a cependant marqué les esprits : celle de Nagui, qui a tenu à saluer son ami en direct à la télévision. Un dernier clin d’œil, à distance, mais chargé d’émotion.
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Thierry Ardisson face à ses démons
Thierry Ardisson n’a jamais joué la carte du politiquement correct. Mais dans le documentaire diffusé quelques jours après sa mort, l’animateur se dévoile sous un jour inédit. Celui d’un homme brisé par ses excès, hanté par la dépendance, et longtemps enfermé dans l’illusion du plaisir. À Bali, il évoque des années où les journées s’écoulaient entre « omelettes de champignons hallucinogènes » et « boîtes pleines de daubes : herbe, coke, héro, acide ». Sans filtre, il raconte : « T’étais bien, c’était sûr que t’étais pas dans la réalité ». Le récit bascule au Laos, où l’opium prend le relais. Puis en France, où il mendie, ruiné, avant de frôler la mort sur un scooter lancé à vive allure pour rejoindre un dealer.
Ce jour-là, dit-il, « j’ai commencé à m’inquiéter. À me dire, tu vas crever ici ». Sa voix tremble, mais ses mots sonnent juste. Le documentaire s’achève sur une scène à l’hôpital. Affaibli mais toujours digne, il glisse : « Donc le foie va bien, et maintenant c’est les poumons. Il y a des rebondissements, c’est comme dans les films. » Puis, presque en aparté : « Quoi ? Mais je ne vais pas mourir tout de suite, t’en fais pas, j’ai encore huit semaines. » Une phrase qui fend le cœur. Jusqu’au bout, Ardisson aura mêlé douleur, dérision et lucidité.
Nagui absent aux obsèques, il s’explique
Ce jeudi 17 juillet, l’église Saint-Roch était noire de monde pour Thierry Ardisson. Autour d’Audrey Crespo-Mara, ses enfants Manon, Ninon et Gaston, de nombreuses personnalités s’étaient réunies pour dire adieu à l’animateur. Laurent Baffie, son acolyte de toujours, avait opté pour une tenue tout en noir, clin d’œil à l’ADN de leur duo culte. Brigitte Macron, Léa Salamé, Christian Louboutin, ou encore Gabriel Attal faisaient partie des invités venus rendre hommage. Mais un visage manquait : celui de Nagui. En direct sur France 2 pour Intervilles, il a pris la parole dès le début de l’émission :
Je voulais juste avant, avec ma douce Méline (…) que nous ayons ensemble une pensée pour Thierry Ardisson qui nous a quittés. On va sourire, on va continuer de sourire en pensant fort à lui.
Puis, avec émotion, il a poursuivi : « On aurait aimé, Méline et moi, être avec eux. On embrasse fort Audrey, les enfants, Gaston, Ninon et Manon. Et puis, clin d’œil à Thierry Ardisson, l’homme en noir, l’homme qui aimait la musique et qui aimait ce titre d’Elvis. » Un hommage sobre mais sincère, livré à distance, en plein tournage, dans un décor bien éloigné de celui des obsèques. La présence de Méline, ancienne collaboratrice d’Ardisson, rendait ce moment d’autant plus personnel. Le ton n’était pas au deuil solennel, mais à la célébration d’un homme libre, entier, et profondément singulier. Au fond, c’est peut-être ce que Thierry Ardisson aurait voulu. Fidèle à lui-même, il quitte la scène avec panache — et quelques vérités laissées en héritage.