Évasion d’un détenu près de Lyon : le fugitif âgé de 20 ans a été interpellé

C’est une évasion de prison aussi discrète qu’improbable qui a tenu en haleine les forces de l’ordre tout le week-end. Vendredi 11 juillet, Elyazid A., 20 ans, a quitté la maison d’arrêt de Lyon-Corbas en se cachant… dans un sac de linge ! Trois jours plus tard, il a été retrouvé à Sathonay-Camp, une commune du Rhône, où il a été interpellé ce lundi matin vers 6 heures par une unité spécialisée.

Cette cavale éclair, sans violence, mais rendue possible par une faille logistique étonnante, interroge. Comment un détenu poursuivi pour meurtre a-t-il pu s’échapper aussi facilement d’un établissement pénitentiaire ? L’affaire relance le débat sur la sécurité dans les prisons françaises, et met une nouvelle fois en lumière les difficultés liées à la surpopulation carcérale.

Une évasion de prison discrète mais redoutablement efficace

Né en 2004 à Mamoudzou, à Mayotte, Elyazid A. purgeait plusieurs peines pour meurtre en bande organisée et détention illégale d’armes. Vendredi matin, il a réussi à quitter la prison de Corbas grâce à une ruse digne d’un film. Et sans effets spéciaux ! En effet, le jeune homme s’est glissé dans un sac de linge appartenant à son co-détenu, libéré ce jour-là. Ce dernier avait obtenu un chariot pour transporter ses effets personnels jusqu’à une voiture à l’extérieur de l’établissement. L’évasion n’a été constatée que le lendemain matin, lors du comptage quotidien des détenus.

Un délai de presque 24 heures, qui a permis au fugitif de prendre une avance précieuse. Le parquet de Lyon a immédiatement ouvert une enquête pour « évasion en bande organisée » et « association de malfaiteurs », confiée à la division de la criminalité organisée du Rhône. De son côté, l’administration pénitentiaire a lancé une enquête interne. Elle évoque déjà une série de dysfonctionnements graves, dans un contexte de surpopulation en prison : au 1er juin, l’établissement comptait 1 222 détenus pour seulement 678 places.

Une arrestation sans violence et un complice toujours recherché

La traque aura duré moins de trois jours. Lundi 14 juillet, peu avant l’aube, Elyazid A. a été localisé à Sathonay-Camp, à environ 25 minutes en voiture de la prison. Il a été interpellé par l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), avec l’appui de la brigade de recherche des fugitifs et de la DCOS 69, spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme. « L’individu n’était pas armé et il n’y a eu aucune résistance », précise une source proche de l’enquête. L’opération s’est déroulée sans heurts.

Depuis dimanche, une notice rouge d’Interpol avait été émise pour permettre son arrestation dans n’importe quel pays. Elyazid A. est désormais en garde à vue, poursuivi pour ses nouveaux chefs d’accusation. En revache, son complice n’a pas encore été retrouvé. Il est activement recherché, soupçonné d’avoir participé à l’organisation de la fuite. Mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se demandent comment un tel scénario aurait pu être évité. Alors que les enquêtes suivent leur cours, l’administration pénitentiaire est une fois de plus sous pression.

Evasion d'un détenu à Lyon-Corbas : le fugitif interpellé dans le Rhône https://t.co/2UXRCBz1O8

— franceinfo (@franceinfo) July 14, 2025