Norman Thavaud : du nouveau dans l’affaire de corruption sur mineures risque de le secouer

Relaxé en 2024 après des accusations de viols et de corruption de mineures, Norman Thavaud pensait sans doute avoir tourné la page. Pourtant, de nouvelles révélations, cette fois issues d’une enquête approfondie de Mediapart, viennent relancer l’affaire, jetant un éclairage troublant sur les agissements du vidéaste.

Derrière le classement sans suite décidé par la justice, les faits dévoilés montrent un comportement moralement répréhensible, que Norman Thavaud lui-même reconnaît partiellement. Alors que certaines victimes présumées témoignent à nouveau, l’affaire prend une tournure médiatique et judiciaire qui pourrait faire vaciller la stature publique du créateur suivi par des millions de fans.

Le relaxation de Norman Thavaud ne blanchit pas tout

Le 11 août 2024, Norman Thavaud, star de YouTube cumulant plus de 11 millions d’abonnés, prenait la parole pour la première fois après sa mise hors de cause par la justice. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne, il reconnaissait des « erreurs morales » tout en niant formellement les accusations de viol et de corruption de mineures qui avaient motivé l’enquête. « Le harcèlement, l’acharnement étaient tels que, pour la première fois de ma vie, j’ai envisagé le pire », confiait-il à son audience, visiblement marqué. La justice avait classé l’affaire sans suite, ce qui juridiquement l’exonérait de toute condamnation.

Mais pour l’opinion publique, le dossier est resté trouble, alimenté par un sentiment d’impunité dans les affaires de violences sexuelles. Où, rappelons-le, près de 90 % des plaintes n’aboutissent pas à un procès. Cependant, la publication de Mediapart, qui a pu consulter plus d’un millier de pages de l’enquête, remet en question ce sentiment de clôture. Selon le média, le classement sans suite ne signifie en rien une absence de comportement problématique. Les documents révèlent que Norman Thavaud aurait entretenu des échanges explicites avec des mineures, en connaissance de leur âge.

Témoignages accablants et reconnaissance partielle

Il aurait, à plusieurs reprises, sollicité des photos dénudées et des « dédi boobs », expressions d’une sexualisation explicite envers des adolescentes. Si ces actes n’ont pas conduit à une poursuite judiciaire, ils posent clairement la question de la responsabilité morale et de l’abus d’influence. Parmi les jeunes filles concernées, Léonie exprime sa colère face à l’issue judiciaire de l’affaire. « Pour moi, la décision a été incompréhensible. Je m’y attendais pas. J’étais tellement sûre qu’il y aurait un procès », confie-t-elle. Elle dénonce un chantage explicite et une emprise psychologique, que d’autres jeunes victimes affirment également avoir subi.

Dans plusieurs témoignages, les adolescentes évoquent une pression constante. Une volonté de Norman Thavaud d’obtenir d’elles des contenus intimes en jouant de sa notoriété et de leur admiration. L’intéressé, quant à lui, se défend d’avoir exercé une quelconque contrainte. « Pour moi, c’était un jeu virtuel, j’étais à côté de la plaque », a-t-il plaidé. Tout en concédant un « manque d’empathie » et une « frénésie de drague ». Ces déclarations, qui oscillent entre justification et repentance, sont perçues par beaucoup comme une minimisation des faits. Il reconnaît aujourd’hui qu’il aurait dû « couper court aux conversations » dès qu’il a su qu’elles étaient mineures.