Mustapha El Atrassi, humoriste franco-marocain de 39 ans, s’est construit une réputation sur un humour frontal, sans filtre, souvent corrosif. Révélé dans les années 2000 dans les émissions de Laurent Ruquier (On a tout essayé, On va s’gêner), il a depuis choisi de délaisser la télévision pour la scène. Son dernier spectacle, « Renaissance », en tournée depuis 2024, mêle satire sociale et provocations ciblées.
Une blague sur les « gwers » – un terme péjoratif désignant les blancs – a récemment franchi une ligne rouge aux yeux de certains. Le 27 mai 2025, l’eurodéputée Marion Maréchal a annoncé avoir saisi la justice pour incitation à la haine. De quoi relancer une vieille question : jusqu’où peut aller l’humour ?
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Le parcours de Mustapha El Atrassi sous le signe de la transgression
Originaire du Cher, Mustapha El Atrassi découvre le stand-up au Royaume-Uni, lors d’un voyage scolaire. Il se fait remarquer au Maroc en atteignant la finale de 15 ans, 15 talents, un tremplin qui le mène jusqu’au Jamel Comedy Club. Repéré ensuite par Laurent Ruquier, il devient chroniqueur dans ses émissions avant de rejoindre brièvement On n’est pas couché en 2006. Mais des tensions en coulisses – violences verbales envers une assistante – l’écartent temporairement. Entre 2008 et 2012, il multiplie les projets : matinale sur NRJ, talk-show sur NRJ12, sketchs dans Le Grand Journal. Il alterne les blagues mordantes et les flirts avec la provocation, comme en témoigne son échange très commenté avec Ayem Nour.
Sa vie personnelle attire également l’attention : une relation avec Anne-Élisabeth Lemoine, qui se termine sur une plainte pour « coups et blessures ». Depuis 2015, il revient à son premier amour : la scène. Il enchaîne les spectacles à un rythme impressionnant : Seul, Sans modération, +212/+33, Communautaire… En 2024, il lance Renaissance, une performance radicale où il s’en prend à toutes les communautés, mais où les « gwers » deviennent des cibles récurrentes. « Tu vas payer pour la Zoubida, sale bâtard », lance-t-il, dans un esprit de revanche culturelle. Si une partie du public rit aux éclats, d’autres s’indignent.
Marion Maréchal monte au créneau
La phrase qui a déclenché la polémique est simple, mais explosive : « Tout le temps qu’on perd à s’insulter entre Marocains et Algériens, c’est du temps perdu à insulter les gwers. » Relayée sur les réseaux sociaux, cette blague a poussé un spectateur à quitter la salle, se sentant personnellement visé. Très vite, Marion Maréchal s’empare du sujet. L’eurodéputée ECR annonce avoir saisi le procureur de la République, évoquant un « racisme antiblanc totalement décomplexé ». Dans ce contexte, Mustapha El Atrassi n’adopte pas une posture défensive. Bien au contraire : il republie le tweet de Marion Maréchal avec un emoji cœur, et commente les débats télévisés sur l’affaire par un ironique : « Quelle belle journée ». Une manière d’assumer pleinement, voire de revendiquer, le choc provoqué.
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Cette confrontation entre une figure de la droite identitaire et un humoriste issu de la diversité cristallise des tensions profondes dans la société française. Pour certains, El Atrassi incarne une forme de contre-pouvoir comique, qui retourne les stigmates. Pour d’autres, il franchit la ligne rouge du discours de haine, quel que soit son registre artistique. En lançant une procédure judiciaire, Marion Maréchal repositionne le débat sur la liberté d’expression dans un contexte hautement politisé. Reste à savoir si l’affaire mènera à une condamnation, ou si, au contraire, elle renforcera encore la notoriété de celui qui se définit comme un « humoriste sans modération ».
https://twitter.com/Escalet83/status/1926619455187996942