Ce mardi 13 mai 2025 marque un tournant dans l’affaire Depardieu. À l’issue d’un procès très médiatisé, le comédien a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux plaignantes. Sa peine : 18 mois de prison avec sursis, accompagnée de sanctions annexes. Absent lors du verdict, Depardieu n’a pas entendu la déclaration cinglante du président du tribunal, qui a fermement remis en cause l’impunité liée à son statut d’artiste.
Ce verdict, très attendu, fait écho aux débats suscités par l’attitude de la défense et la stature publique de Gérard Depardieu. Derrière le mythe du monstre sacré du cinéma français, le tribunal a vu un homme dont les versions ont évolué face à des témoignages jugés constants et crédibles. Et c’est dans ce contexte que la justice a voulu frapper fort, par la voix de son président.
Sur le même sujet
Une phrase cinglante qui rompt le mythe
Lors de la lecture du jugement, le président du tribunal n’a pas seulement détaillé les faits et la peine. Il a aussi prononcé une phrase appelée à marquer les esprits. « Ce n’est pas parce que vous êtes un artiste que vous êtes à l’abri d’une condamnation pour agressions sexuelles », a-t-il affirmé avec fermeté. Une manière de rappeler que la célébrité ne doit jamais devenir un bouclier face à la loi. Cette déclaration a résonné comme une condamnation morale autant que judiciaire. Et ce, dans une salle d’audience encore marquée par les tensions du procès de mars dernier.
Car tout au long de l’audience, le débat n’a cessé d’osciller entre la stature publique du prévenu et la gravité des accusations portées par les deux femmes. Le président a tenu à souligner la constance d’Amélie dans ses déclarations, à l’opposé de celles de Gérard Depardieu, « qui ont significativement évolué », selon ses mots. Cette dissonance a pesé lourd dans la balance de la justice. Et la phrase finale du juge en a été le symbole. La notoriété ne saurait éclipser la responsabilité. L’acteur, absent au moment du verdict, a donc reçu un jugement, non pas comme une icône, mais comme un citoyen répondant de ses actes.
La condamnation de Gérard Depardieu lourde de conséquences
Au-delà de la peine de prison avec sursis, Gérard Depardieu a écopé de plusieurs sanctions complémentaires. Pendant deux ans, il est privé de ses droits civiques. Une mesure rarement prononcée dans les affaires d’agressions sexuelles. Il est également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. En parallèle, le tribunal l’a condamné à verser des dommages et intérêts. 4 000 euros à Amélie K. et 2 000 euros à la seconde plaignante. Ce volet financier, s’il peut sembler symbolique, représente une reconnaissance officielle du préjudice moral subi par les victimes.
Amélie, interrogée par BFMTV, n’a pas caché son émotion après la lecture du jugement. « Très émue et très satisfaite de cette décision », a-t-elle déclaré. « C’est pour moi une victoire, vraiment, et une grande avancée, un peu en avant. On avance […] La justice a été rendue, j’ai l’impression. » Ses mots traduisent un soulagement mêlé à une forme de réparation, après des mois d’exposition médiatique et de procédure difficile. Du côté de la défense, les avocats de Gérard Depardieu ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel, laissant entrevoir une suite judiciaire possible. Mais sans annuler l’impact symbolique de cette première condamnation.