Que risque Jonathann Daval lors de ce nouveau procès contre la famille d’Alexia ?

Ce vendredi 11 avril, Jonathann Daval (qui toucherait un salaire improbable en prison) se retrouve à nouveau face aux juges. Il ne s’agit pas de rejuger le meurtre d’Alexia, pour lequel il a été condamné à 25 ans de prison, mais d’examiner un autre pan du drame : les accusations qu’il avait portées contre sa belle-famille avant de passer aux aveux. Ce nouveau procès ravive une affaire qui, depuis plus de six ans, hante la mémoire collective.

Tout commence le 28 octobre 2017. Alexia Daval, 29 ans, disparaît à Gray-la-Ville, en Haute-Saône. Elle serait sortie courir et n’est jamais revenue. Deux jours plus tard, son corps partiellement calciné est retrouvé en lisière de bois. Très vite, les médias s’emparent de l’affaire. En apparence effondré, Jonathann Daval devient le symbole du mari en deuil. Il participe aux marches blanches, s’affiche aux côtés de ses beaux-parents et apparaît comme un homme brisé. Pendant trois mois, la France compatit avec lui. Jusqu’à ce que la vérité éclate…

Jonathann Daval : les accusations qui ont tout fait basculer

En janvier 2018, Jonathann Daval finit par avouer. Il a tué Alexia lors d’une dispute conjugale. Mais avant ces aveux, il avait multiplié les mensonges. Il accuse d’abord Grégory Gay, le mari de la sœur d’Alexia, d’avoir étranglé la jeune femme. Il affirme même que toute la famille a participé à une mise en scène pour cacher le crime. Ces propos, mensongers, ont profondément blessé les proches d’Alexia.

En mai 2023, Jonathann Daval est jugé pour dénonciation calomnieuse. Le tribunal correctionnel de Besançon le relaxe. Les juges estiment qu’il s’était exprimé sous pression, alors qu’il était mis en examen. Une décision incomprise par la famille, qui a fait appel. Le procès, initialement prévu en mars, est reporté. Il s’ouvre finalement ce vendredi 11 avril devant la cour d’appel.

Un besoin de justice et de réparation

À l’issu de ce procès en appel, la cour devra dire si Jonathann Daval a sciemment porté atteinte à l’honneur de ses proches. La famille d’Alexia réclame 30 000 euros de dommages et intérêts. Mais ce qu’elle attend avant tout, c’est une reconnaissance claire du préjudice moral. Être accusé du meurtre de sa propre sœur, de sa belle-fille ou de sa nièce, alors qu’on est en deuil, a laissé des traces profondes.

La douleur de cette trahison s’ajoute à celle de la perte. Jonathann Daval (qui, selon les déclaration de sa mère, serait proche de Guy Georges en prison) purge actuellement sa peine. Mais pour les proches d’Alexia, la souffrance ne s’est jamais arrêtée. Ce procès est peut-être l’un des derniers chapitres d’un drame qui a bouleversé leur vie. Ils espèrent que la justice dira, cette fois, que les mots peuvent aussi blesser. Et qu’ils méritent, eux aussi, d’être jugés.